Il s'est fait construire un palais de marbre démesuré, embellie suprême au pays des orages d’herbes,
salles chambres corridors sont décorés de choses naturelles
Il se souvient des temps nomades
– au poing le gerfaut –
des courses après le vent, des chasses
le léopard en croupe en des plaines fortifiées où sont fontaines et rivières, prairies ou bosquets
Il y tient en pâture de grands cerfs et des hardes de biches. Tout un miroir de chevreuils qui aboient et qui sautent
Il quitte
afin d’échapper aux chaleurs des mois d’été,
le marbre pour la tente montée de bambous qu’il gar- dait autrefois en morceaux paquetés
Dehors dedans, une peinture –
de bêtes d’oiseaux d’arbres et de fleurs profuses – un toit soutenu par les pattes du dragon – des piliers dorés couverts d'un épais vernis –
et les bambous
fendus par le milieu et qui forment deux tuiles – de quinze pas et de trois palmes, que rien ni l’eau ne gâte
L'édifice est léger, tendu contre le vent par deux cents cordages tressés dans la meilleure des soies
Vers le nord, par les prés reverdis, les forêts de bouleau, il possède un haras de dix mille juments, là-bas trottant, aussi blanches que sont les neiges en hiver
Les membres seuls de sa lignée ainsi que les Horiat (honneur et privilège) pourront en boire le lait
Marco Polo - Le livre des Merveilles Ménagerie du grand Khan - XIVème siècle |
Marco Polo - Le livre des Merveilles Chasse au léopard - XIVème siècle |
Grand Cahier.354.Dispersion.022.Minutes et figures.14