À six heures de Nice


Sur une affiche vieille parue voici bientôt un siècle, pliée en quatre et rangée pour l'oubli, par l'usure

Cette robe de lin noir que porte une jeune femme au visage blanc et doux coiffée d'un chapeau de paille, lèvres roses souriantes à peine et yeux baissés vers les mains d'une même blancheur, mains qui de rouge et de bleu tricotent un bas de laine – cette robe à hauteur du genou semble percée

Montant une jument de poils roux, balancée en cadence aux chocs sourds des sabots non ferrés, pour bride, un lien de mauvais chanvre dont se démet la cavalière (c'est le chemin journalier tant de fois parcouru) et suivie de ses chèvres brunes productrices d'un lait maigre et de goût fort qu'une servante, sa compagne maintient dans un baquet la tête droite, ou remplissant les deux outres, sacs de peaux cousues et jetés sur le garrot de l'alezane

Elle tourne le dos, indifférente à la mer qui écume sous le vent, aux montagnes là-bas couvertes d'oliviers, les beautés de son pays

Affiche de Calvi en Corse
Éditions Clouet
P. L. M. (1857-1938)

Grand Cahier.156.Dispersions.004.Minutes et figures.01

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte