L'auto qui passe a mis son clignotant, l'auto qui tourne, l'auto qui suit les lacets vicinaux, rouages en campagne, l'auto s'y perdra
Sais-tu ce que tu veux girouette grinçante au gré du vent, coquelet, les nuages chanter ?
Le soir est un jardin déboussolé. Agua ardiente comme fruits brûlés, tel suc extrait d'un végétal, toute une phosphorescence de grumes, rondes chairs, les fleurs magiques des images répandent l'entêtant parfum parmi les plates-bandes ici variées qui s'échelonnent
Tournent les heures. Que mon bocage se complique ! la dix-huitième à l'appui de ma fenêtre s'endort dedans les haies profuses. Je veux monter sur la colline et me coucher long dans l'herbe dans l'extase des grands départs et la douceur voluptueuse des retours
L'auto glisse son aiguille, l'auto tisse sa rime au tissu de ma nuit, à mon poème à la minuit
Paul Sérusier Route dorée (1903) |
Grand Cahier.293.Dispersion.023.Instantanés.12