De cet amas de verre et de bouteilles,
de verre
d’un vert bouteille, introuvable aujourd’hui, d’un verre
qui vire au noir,
nacré (sanglante écaille)
d’un monde bu jusqu’à la lie. Enivrante liqueur
de verre
d’un vert bouteille, introuvable aujourd’hui, d’un verre
qui vire au noir,
nacré (sanglante écaille)
d’un monde bu jusqu’à la lie. Enivrante liqueur
d’un monde passager, étiqueté de rêves, consigné, et qu’il faut reprendre, laver, remplir
à nouveau d’un soleil liquide
Mais le verre est coupant. Ne va pas te blesser ni te saigner les mains. Ne prends pas ce tesson, il ne reste plus rien de son éclat d’hier
À aimer autant le désordre, tu risques de souffrir
Dans l’atelier où tu mélanges les couleurs, n’accueille et ne reprends, que les plus banales, litres et formes oubliées, bouteilles ordinaires
dans les tons crème (ou verts)
d’un Morandi
et vois en elles, éclats de verre un jour brisés
d’un Morandi
et vois en elles, éclats de verre un jour brisés
comme s’allient, comme se fondent, comme demeurent, inexorablement visibles
– Bec de glace
Oiseau qui se reflète
Copeau insaisissable
Vivante arête
Oiseau qui se reflète
Copeau insaisissable
Vivante arête
Giorgio Morandi Natura morta di vasi su un tavolo (1931) gravure sur cuivre à l'eau forte |
Grand Cahier.081.Dispersion.024.Vulnéraires.12