Les vies diverses du talus


Prenez la route noire en sortant du village, vous verrez, vous entendrez peut-être, au jardin haut perché, la femme en sarrau bleu. A ses lèvres s'accroche une verrerie d'oi- seaux fins, d'oiseaux multicolores, des oiseaux d'opérettes. Jeune, elle sourit au bel été mais il lui faut courber l'échine. L'air est sec et le travail pénible. Sarclage des chiendents, binage vont former pour aujourd'hui son lot de pauvreté. Si parfois elle relève la tête, c'est pour voir son enfant, sa vie si chère, assis dans l'escalier ou dans le creux des herbes longues. Il joue, il découvre, il ne sent pas les heures qui passent. Il y a tant à découvrir, tant à déloger des fissures du muret.

Theodoros Stamos
Stèle du monde (1948)

Grand Cahier.213.Refonds.002.Hortense.02

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte