Il court...


Il court –
il court au travers des champs
d’herbes mauvaises,
remués de vents et de soleils d'après‑midi –
hurlements de cristal, rayures
dans toute l'étendue
du bleu

Ighizan souffre,
Ighizan pleure au pied de l'arbre.
Sa fuite est improbable,
vers où pourrait-il fuir ?
Il pleure.
Les cercles du ciel
doucement s'engrènent

– Passe la tête et vois
le très grand vide,
animent les astres,
détache une pomme Ighizan.
Aussi longtemps qu'il le faudra, ouvre
une blancheur.
Géomètre puisque tu sais,
aux environs du cœur, donne-nous
l'exacte mesure

Camille Flammarion
D'après la gravure de L'atmosphère, météorologie populaire
(1888)

Grand Cahier.109.Refonds.003.Ighizan.02

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte