Zocalo


J’y rêverai peut-être en mourant…
Qui ne peut que se perdre en un temps
improbable

J’ai le désir, ne serait-ce qu’un moment,
d’un climat plus salubre,
d’une place quadrillée de soleil
où les hommes tiendraient debout dans le silence,

aiguilles immobiles
résolvant l’équation des heures

Je voudrais sur ce banc de fer forgé,
aller m’asseoir
pour lire à l’ombre un livre, l’ombre puissante
des verts âhuacuahuitls 

De la terrasse surélevée d’un café de jade, porter
mes regards vers les ruelles
à petits pavés ronds sans voitures ;
vers les fleurs orange qui percent du feuillage
des flamboyants,
couleurs des bougainvillées,  jacarandas,
acacias où jouent les écureuils ;
vers les bouquets de ballons de polyester
de rose et d’argent

Je voudrais en faire le tour,
m’en aller discourir avec lenteur, reconnaître
chaque point cardinal sous le ciel bleu,
et pour finir m’approcher
de cet espace interdit ou presque – si n’étaient
les enfants, là à trouver le passage –
colonne musicale décorée,
kiosque désert légèrement décentré
qui s’anime

lorsque la nuit met en scène le son
inventeur de demain
Zócalo de la ciudad de Puebla
Cuetlaxcuapan
(1531)

Grand Cahier.115.Refonds.001.Solitudes.10

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte