Je me suis levé trop tard


Le jour dans ses étoffes d'eau n'avait aucun courage. Le réveil sonna. Je me suis levé. J'ai pris le filet à provisions et je suis sorti

Il pleuvait. Des gouttes lourdes, éparses. Un camion passa sur la route brillante, camion chargé de troncs d'arbres (il y a là-bas des forêts humides au sol moussu), camion qui se dirigea vers le port où les troncs seraient embarqués

J'achetais le journal, le pain, le lait et je rentrai. La pluie se fit plus dense. Le soleil sans suite tirait ses rideaux

Encore un jour sans rien, un jour parmi les autres. Et dans ton hégire, à chaque pas, tu trébuches sur ton ombre
ou son absence

Où est-elle,
et suave l’idée même ?
Quelqu’un te saisit par le col, te montre un phénomène – une couleuvre future – mais tout est flanqué par terre

Il suffit pour aujourd’hui
d’une chose souvenir incertain remembrance d’après

Claude Évrard
dscn6623
(2023)

Grand Cahier.127.Révolvie.033.D'après, contraste.07

Articles les plus consultés


à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte