Le mont Tchong-nân


J'habite depuis peu le mont Tchong-nân

Au milieu du chemin de ma vie la vérité devint manifeste

J’ai fait bâtir une demeure tardive près des montagnes du Midi. On reconnaît l’esprit du lieu dans les détours du chemin qui serpente. Une joie m’envahit devant la beauté du paysage

Je veux m’y rendre seul

Je remonte jusqu’à la source le cours d’eau qui s’ame- nuise pour contempler la naissance des nuages

Voyez comme ils varient les semeurs de forêts ! Nos plaisanteries n’ont pas, à vrai dire, le souci du temps

Mais le tableau qui se cache dans cette facture se dé- voile peu à peu

Et dans les poussières d’une dépouille de cigale je dé- couvre tout ce qui flotte et qui flâne 

Je veux, passé l’âge, appréhender dans le même ins- tant le dehors et le dedans des choses

Vue de Si-Ngan-Fou
Chine, 19ème siècle

Grand Cahier.586.Révolvie.004.D'après.04

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte