Là où je vis


Sèche et neuve la ville et sans amours, filante coloriée comme au laser ;

souvent, souvent je marche dans la rue, j’avance d’un pied, je m'avance un peu plus chaque jour
et les bruits dans la foulée eux aussi s'avancent, et rebondissent d'un bout à l'autre de l'axe,

les vitres s'effacent, les chromes réfléchissent ;

souvent, souvent, je vois des hommes tous en boule, yeux gris, têtes grises certifiées, serrées en masse, étroitement laurées

Je pense pour ma part vivre un âge d'or d’un généreux factice, dans le loisir et le souci d'hygiène. L'hôpital

est une citadelle imprenable qui domine la ville.

Les canaux sont remblayés depuis longtemps, depuis le grand dessèchement
– c'était après la guerre –

depuis plus d'eau, plus un mort. Ou trop, il faudra bien s'en accommoder mon frère

Gustave Moreau
Étude préparatoire pour Le triomphe d'Alexandre le Grand
(1886-1890)

Grand Cahier.309.Révolvie.001.Les effets de l'aube.12

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte