Forge


Tu rentres saoul plus grand qu'un soir de banlieue. La bouteille du ciel crache sa lie sur la ville.

Quel mauvais foie !
Au dégoût des lèvres on voit que se prépare un orage.
Tête bouillie dans soupe d'usines.

Ton squelette se souvient du fracas des presses, le cambouis sous le pied, la cadence dans les bras.

Les carreaux du travail tombent. Tu pousses le verrou. Le soleil se coince dans l'étau.

Des vitres fulgurent du béron de la nuit.
C'est une jaunisse de chambres à l'odeur de chaud où d'horribles ménages s'égorgent

Gilles Cueille
L'art et l'usine
(2013)

Grand Cahier.228.Refonds.011.Contre-feux.07

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte