Bernoise en 13


Je me souviens de cet endroit précisément, après les marches de l'été les jours, d'un enjambement à vous couper le souffle
en U ou en V,
de ces flèches éteintes jetées plusieurs fois retournées, parfaitement lacées – une attache une rivière
qui forme une boucle un nœud qui se referme alentour – ils ont pour eux sur cet éperon Zytglogge
(ont-ils dit de l'horloge et) les habitations de la Nydegg, le palais
et trois ponts aux trois angles qui surplombent
une eau de glace, une eau précipitée proprement lisse, une langue d'eau froide issue de la montagne

Le vert domine c'est la couleur des pierres, le temps domine dans ses ors, doublement mesuré, assis au centre de la ville. Les rails du tramway vont de fontaines en fontaines jusqu'à la fosse de l'ours

Je me souviens d’avoir vu le lion des Zähringen, un soldat bariolé qui se tient sur son style. Le coureur, le tireur, le banneret

Je me souviens d’avoir pris relative l'oblique en m'enfonçant sous les arcades. Blanche avancée des toits, cisaille à même la rudesse des climats

« Le soleil est intense il transperce aujourd'hui »

Je me souviens avoir fait cette remarque et cherché en dehors des saisons une fraîcheur, les produits obtenus d'un carré de jardin

De ce lieu je dirais qu'il reflète les vertus de l'ordre et du repos, le temps méditatif.

Calés contre la haute jambe du pont, certains hommes du pays jonglent sur l'échiquier, d'autres, nageurs lassés, en bas sous l'écume verte se laissent porter par le flot large


Grand Cahier.070.Bernoise en 13

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte