un peu trop jeune, qui n’aime pas l’agitation du monde, le tumulte des armes
ou les corps bousculés
ni le huilé rouage des cervelles, ni les affres et les eaux troubles des naissances,
tu préfères, illusoire et factice, venir clapoter sur les ri- vages d’une île aux trésors, une île à l’horizon qui...
ou sous les arcades d’un pont – Millau superbe, aisé- ment carrossable (pour quelques-uns) qui t’ignore et qui t’enjambe
– gobes-tu la mouche ou est-ce toi
que l’on gobe
mais si le brusque rayon de soleil qui perce aujourd’hui les nuages et lustre cette bouture de peau grenue et verte, à demi sortie de l’eau
– sais-tu demain ce qu’elle
sera lorsque l’été aura séché toutes les flaques, et grillé les brins d’herbes derrière
lesquels tu te caches, grenouille aux doigts agiles, et à l'oeil bien ciré
Roberto Matta - L'éblouissant hors-la-loi « El dónde en marea alta » du cycle « El proscrito deslumbrante » (1966) |
Grand Cahier.649.Intérieurs Extérieurs Voix.001.D'un autre lisard.10