Jamais l'un sans l'autre


Nous lisons avant d’avoir jamais écrit

Nous lisons lorsque nous écrivons
lisant ce que nous écrivons

espérant que vous nous lirez

Nous sommes lu(s parfois) après avoir écrit
Nous écrivons (parfois) après vous avoir lu

Nous sommes toujours lu(s) d’après
ce que nous avons écrit
Nous écrivons toujours d’après
ce que nous avons su lire

Car,
soudain de toute cette boue s’abstrait un sens

D’elle, nous extrayons notre aliment,

et notre corps charnu s’élance et il se couvre de feuil- lages, avec nos pieds enracinés profondément

dans le réel de cette boue

Et peu à peu se construit tout un lieu nourrit par l’obs- curité en-dessous S’érige un lieu propice, ce lieu de notre corps qui se recouvre d’un feuillage

pour peu qu’un rythme vienne, un son, une forme

*

Mais ceci n’est qu’un jeu
un jeu pour vous distraire, pour vous mener ailleurs, et surtout loin d’ici

ou peut-être vous donner aussi, à votre tour l’envie d’un corps
Mohammed Kacimi
Dans l'atelier de l'artiste
(1993)

Grand Cahier.647.Intérieurs Extérieurs Voix.001.D'un autre lisard.08

Articles les plus consultés


à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte