Y a-t-il quelqu'un ?


si futile si faible Lecteur
aujourd’hui

qui ne pense (si ne pense) qu’à s’abstraire
d’une réalité maintenant
réduite à ses reflets – à
son neutre

tous ils sont reliés par les mêmes signaux
appauvris, happés par les flots
d’une réalité qui n’est plus
que virtuelle

lecteur émoussé et futile, et qui pou-
sse l'image

le monde alentour se désagrège assaillit
de tous côtés par une agitation
vorace

langue défigurée / obstructions sans transfert
noyautée de mots d'ordre
et d'actions,

dirait Lautman, émotiques semblants
sons, éjections,
martè-
le-
ments pics à blanc
Mais

Œils ils ont, et ne verront
Oreilles ils ont, et ne ouïront
Bouches ils ont, et ne parleront
Nez ils ont, et n’odoreront
Mains ils ont, et ne tasteront
Pieds ils ont, et jamais n’iront
André Masson
Le Jour ni l’Heure - Panneau-masque
pour l’Origine du monde
(1955)

Grand Cahier.646.Intérieurs, Extérieur Voix.044.D'un autre lisard.07

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte