Chaque fois que j’ai voulu bâtir,
en me servant du matériau de mes rêves,
machinant par habitude
ce beau symbole
qui vise le grand autre
en me servant du matériau de mes rêves,
machinant par habitude
ce beau symbole
qui vise le grand autre
Une béance
chaque fois surgissait
de cette immensité, ouverte plus avant
me bousculait comme un pantin par le travers,
comme une marionnette,
un pauvre bout de chiffon
ballotté par le vent
Je me trouvais à chaque fois
un peu plus désarmé, vacant
au hasard dans les rues,
ne sachant plus quels étendards
de cette immensité, ouverte plus avant
me bousculait comme un pantin par le travers,
comme une marionnette,
un pauvre bout de chiffon
ballotté par le vent
Je me trouvais à chaque fois
un peu plus désarmé, vacant
au hasard dans les rues,
ne sachant plus quels étendards
haut-hisser
des prochaines batailles
Je n’ai pu retenir
Je n’ai pu retenir
qu’une fleur
À chaque fois une fleur sanglante des marais,
baignée d’une eau de clair de lune.
Marchant avec difficulté,
ignorant aveuglé,
chaque fois m’enfonçant plus avant
dans la boue
et la tourmente des roseaux
baignée d’une eau de clair de lune.
Marchant avec difficulté,
ignorant aveuglé,
chaque fois m’enfonçant plus avant
dans la boue
et la tourmente des roseaux
Gustave Moreau Ulysse et les sirènes (1898) |
Grand Cahier.621.Alentour de Soares.003.Quelques intranquillités.08