Eau blanche


Je te retrouve chaque soir

identique à toi-même
mais pour moi qui t’observe,

tu es chaque fois un peu plus
dissemblable,

chaque fois dans le temps,
tu t'éloignes un peu plus

Et je me demande toujours
ce que je vais pouvoir te dire,

quel mot vais-je trouver,
quel temps va s’accomplir

(mettrais-je un point final)
une fois – et pour toutes

vais-je signer cette aventure ?
Caspar David Friedrich
Der Mönch am Meer
(1808-1810)

Grand Cahier.681.Intérieurs, Extérieur Voix.003.D'un autre lisard.04

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte