Au fil de l'aiguille


Et le fil que nous tissons

sans vraiment savoir
  provient des yeux des autres
    (de leur dire)
      de leur sens et des nôtres

il nous structure et nous relie au monde
car nous y fûmes jeté

    un jour sans rien savoir

Et peu à peu se dissipe les nuées
  se forme une texture

    le cri précipite mais l’aiguille ressort

    et noue des liens
      qui nous délivre
        par mots et corps

 rendant visible enfin
la trame invisible dans l'air
  où l'on respire

  liens très forts qui piquent la chair
    et nous donne le son, d'une voix
      son écriture
Jackson Pollock
Number 17A
(1948)

Grand Cahier.668.Intérieurs Extérieur Voix.045.Corps et visages.29

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte