Commencement


Tout d'abord surgit le houppier du cri
membres et gestes désarticulés
tout le désordre des affects
jusqu'à
ce que soit assouvi, et la faim et la soif

puis vient la neutralité d'un sommeil
profond, paisible enfin

À nouveau, le retour à l'équilibre
et le flou originel

qui précipite et s'écarte
laissant émerger l'unique fond noir de l’œil
doublé autant que redoublé

Ensuite viendra le pli
le face-à-face troublé d'amour
qui lentement se détache

  et prend son lieu
s'ouvre à l'autre en vis-à-vis
– Mais il n'est de commencement que de soi-même –

un premier signe,
la trace laissée d'une courbe
disant une absence (un retrait qui s'apprête)
le creusement

d'un recueil
pour l'extase d'un sourire
Odilon Redon
La Coupe du devenir
(1894)

Grand Cahier.675.Corps et visages.002.D'un autre lisard.36

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte