Les lettres


Sait-on vraiment d’où elles
proviennent On m’a appris autrefois à les connaître, à aimer leur aspect, sourires déliés et ombres pleines

J'ai posé là sur cette étendue blanche, d'un geste maladroit et l'oreille incertaine, les premiers traits qu'on n'oublie pas

Mais aujourd’hui je compose avec elles,
autant par la voix que
d’une main assurée poursuivant mon regard, cherchant l’intonation ou tapotant du bout des doigts
sur le clavier, poussant toujours la phrase un peu plus loin vers son énigme

Et à chaque étape, à chaque ligne me revienne alors, ces visages qui m’ont traversés et que j'aime, et ces ex- pressions que pour certains j’ai mimés, et qui m’accom- pagnent en silence

formant cette étrange mélodie
ce déroulé d’une estampe hérissée de pointes et creu- sée de précipices, de hautes parois, de coulisses, et de portes dont il faut tourner la clef
Marion Robert
Enfance aux bottes jaunes
(2014)

Grand Cahier.670.Intérieurs Extérieur Voix.045.Corps et visages.31

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte