Diogène


Et si je dis, c'est que mon dire
m'y force

Qu’y a-t-il de plus dénudés,
à tous les airs, à toutes les intempéries
que la main,

visage et la voix entraînant

Mais la main qui offre un salut
non celle-là donnant du poing
froide et refermé sur soi-même

habillé d'escarres, très agîté
de sérieuses pensées, escarbillé,
emmitouflé dans les martes jusqu'aux oreilles
,

rien n'y fait car, Diogène je suis,
tout face fragile

et nu, ayant jeté ses vieilles hardes
à tous les vents, exposé aux frimas

... dirais-je de nature ?
loin de l'artifice de vos cages,
des bonnets sur vos têtes

visage toujours voix, répondant
présent à qui s'approche et s'annonce
– ne serait-ce qu'une fois,

différent
Jules Bastien-Lepage
Diogène
(1873)

Grand Cahier.677.Intérieurs Extérieur Voix.045.Corps et visages.38

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte