Barrage


C’est d’un seul tenant,
– lisse est l'eau le long de la rivière –
on y blanchissait des lins

C’est une eau qui s’avance en masse où les rames plongent en silence

Nous avons dû lutter contre les courants, des berges du matin jusqu’aux rivages espérés
Nos efforts, nos mouvements de bras
ne se sont arrêtés qu’à l’épuisement de la nuit

Le barrage est un écran de brume qui scintille comme un feu de rampe sur la scène devant nous

un théâtre végétal et mortel

Il reste encore une écluse à passer dans le vacarme des eaux bleues. Les berges qui parfois se rapprochent sont enchevêtrées de chant d'oiseaux

Trois barques s'en vont vers le soir, traçant un fin sentier dans l'eau, se perdant

Joachim Patinir
Passage du Styx
(1520-1524)

Grand Cahier.343.Révolvie.002.Maisons de verre.14

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte