Depuis ce ressaut,
je ne vois qu’une eau grise,
une eau d’acier d’un seul tenant
qui s’écoule entre moi-même
et la ville industrieuse
il y a cet ou-
bli et le temps qui passe
l’eau d’une rivière entraînant les herbiers,
une eau qui reflue délivrant des remords
*
Alors je me souviens de cette ville austère
bâtie dans les granits
– le corps de garde la mer
qui donne ce goût d’algues
une soupe épaisse et douce…
les grands espaces de pierre
et de vent, de l’ombre des tourelles
qui s’étendait sur les remparts.
Au loin les miettes des falaises –
d’un pain noir,
jetées là pour longtemps
Il y eut quelques mots d’échange,
et rien de plus
Ailleurs un peu plus tard, une main d’herbe
comme un signe d’océan
Le temps qui poursuit sa route,
les choses vont mûrir, les choses vont s’enfuir encore
puis s’oublieront
je ne vois qu’une eau grise,
une eau d’acier d’un seul tenant
qui s’écoule entre moi-même
et la ville industrieuse
il y a cet ou-
bli et le temps qui passe
l’eau d’une rivière entraînant les herbiers,
une eau qui reflue délivrant des remords
*
Alors je me souviens de cette ville austère
bâtie dans les granits
– le corps de garde la mer
qui donne ce goût d’algues
une soupe épaisse et douce…
les grands espaces de pierre
et de vent, de l’ombre des tourelles
qui s’étendait sur les remparts.
Au loin les miettes des falaises –
d’un pain noir,
jetées là pour longtemps
Il y eut quelques mots d’échange,
et rien de plus
Ailleurs un peu plus tard, une main d’herbe
comme un signe d’océan
Le temps qui poursuit sa route,
les choses vont mûrir, les choses vont s’enfuir encore
puis s’oublieront
Joan Mitchell The Good-Bye Door (1980) |
Grand Cahier.088.Révolvie.002.Maisons de verre.05