Le bouleau


Il y avait autrefois une porte vitrée avec de grands carreaux de verre de couleurs différentes garnissant le châssis. Cette porte donnait sur une courette endormie dans la noirceur des pierres

Il y avait un bouleau blanc, pas plus gros que le doigt d'un enfant, et six feuilles

Passant la porte un léger soleil cligna de l'œil. Il y avait ronde et vernie une table, un jambon qui venait de Colmar, des raisins minuscules

Un orage annonça une brusque lumière, une eau vive sur les feuilles (très petites les feuilles) quelques gouttes tombèrent. Il y avait les légumes et les fruits du jardin, le bourdonnement des guêpes, et la chatte qui s’ébroue et s’enfuit

Toutes les choses s'arrêtèrent, immobiles. Le bouleau se noya. On pouvait caresser encore dans ce cageot de nuit le peu d'écailles blanches et de vie qu'il avait

Gustav Klimt
L'arbre de vie, l'attente et l'accomplissement
(1905-1909)

Grand Cahier.401.Révolvie.002.Maisons de verre.03

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte