La tempête d'hier s'est calmée. Il a plu. Le ciel est gris, l'eau glacée. Le froid, l'humidité
Traversent la maison. Sur les murs, on a collé de longues laisses de papier couleur de soleil mais rien n'y fait. Les meubles sont trop vieux et tristes, usés. Depuis mon enfance, je les vois et les vois s'écrouler
« Précipité lent » dit le chimiste, c'est le temps
Issues de la cage d'escalier, quelques notes pointues persistent ; la radio joue un air de piano qui s'ajoute
Aux battements métalliques du réveil. Le grand verre à musique but d'un trait : plus de coups de marteau, plus de clous dans ma tête
Je m'assois sur le parquet. Ma veste posée sur le dossier de la chaise est mouillée. J'ai marché tout à l'heure dans la rue sans le moindre but. Je me tasse dans un coin, je voudrais oublier
Fernand Léger Les hélices (1918) |
Grand Cahier.126.Révolvie.002.Maisons de verre.03