Extérieur, bleu


l’octobre infini des jours et des lieux s’étend à perte de vue, en un songe uniforme jusqu'
au blanc du castel

sur le quai,
tous les promeneurs ont une même ombre qui se reflète dans le cours des eaux
ils ont tous un visage, eux seuls
ont un visage

le temps est cadencé, indifférent, mais tout semble im- mobile, et arrêté dans l’air

sauf une chamaillerie insensée d’oiseaux, et un arpent de fils tendus peut-être par le vent

– une flèche épouvantable

rien que des grains de blé jetés par le semeur (qu’a-t-il à espérer) rien que la trace régulière d’une herse, des sil- lons grisâtres dans la boue

rien que le bleu du désastre
Joan Mitchell
Barge
(1975)


Grand Cahier.700.Intérieurs, Extérieur Voix.003.D'un autre lisard.23

Articles les plus consultés


à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte