Ombre


Après les ans tout rebâtir à l’identique

revivre à neuf
le souvenir
rester fidèle
à son regard
qui fut premier

– renaître et retraduire –

écrire ou peindre ne remplace aucun objet

J’écris des mots
où résonne en silence
une voix

toutes les choses tous les êtres les ignorent

Je décris des couleurs
imagées et
presque immatérielles

tous les êtres toutes les choses les ignorent

Ce que j’ai dit et vu
ces lambeaux ces éclats
ce ne sont pas des ombres

Ils sont faits d’une autre matière
qui se dégage
– qui apparaît et qui est là

vraiment d’une lumière essentielle

au cœur de laquelle
est la seule ombre, le seul effet
nocturne qui trouble
Odilon Redon
Profil de lumière
(1886)

Grand Cahier.695.Intérieurs, Extérieur Voix.003.D'un autre lisard.18

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte