Épopée comique en H mineur


J’aurais dû me douter de la nécessité d’un guide à l’évasion !

J’irai sans peur, j’irai quand même
enfermé à bord d’un tube rudimentaire en train de se remplir de vapeurs essentielles, un tube gris d’une époque cinquan­tenaire qui traversa les Sahara

Panne après trente kilomètres… Une heure à peine, mais ce n’est que le frigo, il a grillé l’alternateur… Dans quoi suis-je donc embarqué ?

Un diable rouge se balance à la fenêtre. Il me gâche la vue ! Allez, j’irai sans peur, j’irai quand même

– elle est ronde la boule avec une boussole –
photographiant des tracteurs verts, montant (perdu dans les Tyrol) jusqu’au lac haut perché

pour redescendre vers les rives du Danube dans la fureur des bielles

Sur vos bras et vos jambes, ils se jettent,, comme ils sont gros, comme ils sont avides, attaquant l’épaule ou la cheville. Et quand les feux s’éteignent, on n’entend plus que les péniches qui bourdonnent,

et pour gâcher le tout, un temps à déchausser les pneus
René Magritte
Tracteur vert
(1965)
Grand Cahier.565.Révolvie.035.Vauvert.05

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte