L'ordinaire


Shen Fu, petit homme subalterne, sensible, original de caractère, naquit à Suzhou, fut bon peintre de fleurs. Avec justesse, il exprima quelques faits banals et mourut

Il tint au fil inconstant des jours, des propos limpides, extrêmement concis pour ce qui concerne l'art secret des jardins

Mais ne s'agissait-il que de cela ?

Créer de petits lieux clos dans de vastes étendues et donner l'illusion de la grandeur quand l'espace est restreint, densifier le vide en matérialisant l'irréel, alterner mystère et évidence, les approches faciles et le profond retrait

Ses préoccupations d'enfant, ses imaginations, elles se retrouvent aussi au détour d'une phrase, à la hauteur de mire d'un poème, d'un voyage immobile un dessin, au pied d'une terrasse envahie d'herbes folles, dans le creux d'un muret de terre

Où chaque détail finit par devenir un univers, une forêt, une montagne, une vallée

À propos de six récits au fil inconstant des jours
de Shen Fu(1763-18[10-25])

Grand Cahier.416.Les jardins sont un langage.001.l'Humble Administrateur.04

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte