Il avait descendu, sans vraiment s’en rendre compte, jusqu’au rideau de verdure, au pied d’eau
Il avait atteint la limite extrême du bois, longé un che- min ocre et pierreux. On pouvait croire après ça que le ciel irait mieux, qu’il allait s’éclaircir
Le champ sur le coteau formait un angle, une géomé- trie parfaite, un alignement de blés coupés d’une même hauteur
Le champ s’agrandissait, tapis dru d'un jaune éclatant qui s'étendait jusqu'en bas, se noyait dans les flaches d’ombre du couchant
Les herbes nouvellement levées embaumaient
sous les pas. Il atteignit, perdue dans la tristesse des brousses, et des eaux stagnantes, par-delà la virginité des terres recluses, une hutte noircie de fougères
Il traversa l’étroite passerelle, la coulée de béton, s’ap- puyant à la rambarde métallique, enjambant le silence
Nicolas de Stael Sicile - vue d'Agrigente (1954) |
Grand Cahier.018.Cahier bleu-vert.014.Perditions.14