Voici de l'écrit l'essentiel...


Voici de l'écrit l'essentiel qu'il lui faisait savoir et dire.
Ceo fu la summe de l'escrit qu'il li aveit mandé e dit :

(3.4)

Que lunges ot ilec esté ;
Pur atendrë ot surjurné,
Pur espïer e pur saver
Coment il la peüst veer,
Kar ne pot nent vivre sanz li.
D'eus deus fu il tut autresi
Cume del chevrefoil esteit
Ki a la codre se perneit :
Quant il est s'i laciez e pris
E tut entur le fust s'est mis,
Ensemble poënt bien durer,
Mès ki puis les volt desevrer,
Li codres muert hastivement
E li chevrefoil ensement.
« Bele amie, si est de nus :
Ne vus sanz mei, ne mei sanz vus. »


Depuis longtemps il était en ces lieux à l'attendre et à guetter sa venue, à épier et à se demander, car il ne peut plus vivre sans elle, comment il la pourrait voir.

De tous les deux il n'était pas autrement que du chèvrefeuille qui se fixe au bois de noisetier, quand il l'enlace et prend le fût en entier. Ils peuvent bien ensemble durer mais si l'on veut les séparer, le noisetier a tôt fait de mourir et le chèvrefeuille jamais ne lui survit.

« Belle amie, ainsi de nous, ni vous sans moi, ni moi sans vous ».

Tristan et Iseut à la fontaine, épiés par le roi Marc
détail d'un panneau de coffret.
Ivoire, Paris, 1340-1350

Grand Cahier.376.Marie de France.001.Le lai du chèvrefeuille.03

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte