(Être)


Par un vague matin de congé sans histoires, je m’ap- prêtais à exister, officiellement désœuvré, marchant de long en large, rêvant des rêves décousus, revêtant le réel d’idé- aux irréalisables

– J’avais au cœur

la honte d’avoir négligé d’importantes démarches, de ne pas avoir accompli des ambitions possibles,

fortuitement

tenu de longues
et substantielles
conversations

inexistantes – vues de l’extérieur,

ce moi aux songeries sans repos ni grandeur, aux flâne- ries sans but ni raison d’espérer, qui déambulait à voix basse, usant de ses heures

qui sont promesses
de liberté à divaguer dans le cloître
de son intimité

ce moi sachant que rien ne tient, suivant le savoir non savoir des hommes, était un moi d’un ridicule achevé, tête vide positionnée devant l’absurde

Henri Cueco
Sans titre
(2015)

Grand Cahier.600.Alentour de Soares.001.Collages.05

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte