Le gymnosophiste


Enfoncé dans la solitude 
Depuis longtemps rhinocéros
J’habitais l’arbre derrière moi 
Ce gros figuier qui présentait des cannelures 
Était de la taille d’un homme 

Je vivais de fruits et de fleurs 
J’observais règles et préceptes 
Vacant à la contemplation 
Respectant si bien la vie que pas même un chien
N’aurait trouvé os à ronger 

Le monde poussait sa racine 
Dans mon dos, le lait du monde 
Un creux au cœur de l’existence 
Aggravait les désirs. Je fuyais tout contact 
Immobile près du tombeau

La tentation de saint Antoine
de Gustave Flaubert (1874)
Odilon Redon

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à M.C.



Entre les ronceraies du coteau
Et les cils de la rivière
Ce pommier d’une écorce rude
Où s’attache un gui
Voilà notre vie pleine et nos joies
Ces fruits blancs appendus
Pour une année qui s’achève
Voilà sur le seuil des récoltes
Notre longue patience
Et lié ce vœu
Sous le linteau de la porte